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Ze Crazy Blog of Voz's Readings...
5 avril 2012

Enola Game - Christel Diehl

Enola_game

- Titre en VF: Enola Game
- AuteurChristel Diehl
Editions: Editions Dialogues
Date de sortie: 16 février 2012
- Nombre de pages: 126 pages
- Genres: Contemporain, Drame
Prix: 14.00€
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Résumé

Une jeune femme et sa petite fille vivent enfermées dans leur maison. À l’origine de cette claustration, il y a Enola Game, une catastrophe dont on ne connaît pas la nature exacte: accident nucléaire ? Conflit mondial ? Guerre civile? Au fil des semaines, malgré sa peur et son chagrin, la mère puise dans sa mémoire et ses lectures mille raisons de célébrer la vie. Les mots de Mallarmé qu’elle recopie dans son journal intime trouvent une résonance particulière dans le vide de son huis-clos: «Ma faim qui d’aucun fruit ici ne se régale, trouve en leur docte manque une saveur égale». Cependant, tandis que la mère louvoie entre sa douleur, ses souvenirs magnifiés et sa volonté farouche de donner un sens à la vie de son enfant, les quelques nouvelles du monde qui lui parviennent encore sont chaque jour un peu plus alarmantes. In fine, la question de ce roman pourrait être: que reste-t-il quand il ne reste rien?

Avis

Je tiens tout d'abord à remercier Laure-Anne des éditions Dialogues pour cette magnifique lecture.

Christel Diehl nous offre peut être un livre court mais celui-ci est tellement puissant que personne ne pourrait y rester insensible.

Au début de ce roman, nous nous trouvons en présence d'une femme et de sa fille qui sont enfermées chez elles suite à une catastrophe que la mère nomme Enola Game. La mère ne sait pas ce qu'il se passe réellement mais elle fera tout pour mener l'existence la plus normale possible pour sa fille de 4 ans.

Tout d'abord, j’ai été très surprise par le contexte de l'histoire dont on ne sait que très peu de choses. La mère, qui est aussi la narratrice, partage avec nous ce qu'elle sait et comme elle ne sait pas grand chose, on n’est pas plus avancé qu'elle. Pendant ma lecture, j’ai donc eu le sentiment d’être perdue dans un univers que je ne connais pas même s’il est basé sur notre monde réel et sur lequel on a aucune emprise. Le nom que la mère donne à cette catastrophe, Enola Game, évoquera sans doute quelque chose chez certains d'entre vous. En effet, cela fait référence à "Enola Gay", l'avion qui largua la première Bombe A sur la ville d'Hiroshima. Maintenant, je me suis demandée si l’auteur s’était inspirée de ce nom pour le titre de son livre car sans information sur la catastrophe, rien ne permet de relier de manière sûre « Enola Gay » à « Enola Game ».

La mère et sa fille vivent enfermées chez elles car elles ne savent pas de quoi est maintenant fait l'extérieur. Les dangers sont bien présents mais quels dangers? Cela donne donc lieu à un huit-clos très oppressant où la peur est omniprésente. A force de rester dans cette maison avec nos deux personnages, j’avais juste envie d’ouvrir la porte d’entrée à la place de la mère, d’aller dehors, toquer aux portes pour voir si les voisins allaient bien et si personne n’avait des nouvelles fraiches de la situation. Bref, juste m’évader de cet endroit.

Au niveau des personnages, nous avons la mère bien sûr qui nous conte ce qui se passe. Mais elle se remémore aussi certains moments de sa vie passée. Le passé l’aide à surmonter le présent et le futur. Heureusement, cela ne tombe pas dans l'énumération de divers faits ça et là sans liens entre eux mais je me suis rendue compte qu'ils servent à la rassurer dans cet avenir incertain et que ces petites choses récurrentes qui l'ennuyaient avant, l'ennuyaient certes, mais elles étaient là et la vie continuait malgré tout. La vie après Enola Game est forcément différente et j’ai pu ressentir à travers elle diverses émotions comme la peur face à des réserves de nourriture qui diminuent mais aussi l’inquiétude dû au manque de nouvelles de ses proches, rarement un peu de joie quand elle s’amuse avec sa fille à faire une cabane dans la maison. C’était dur de la voir ainsi réprimer ce qu’elle ressentait pour le bien de sa fille.

La petite fille, qui est le deuxième personnage de l’histoire, ne se rend pas compte de ce qui se passe ce qui est parfaitement normal pour une petite d’à peine 4 ans. J’ai été attendrie quand elle demandait à sa mère de lui raconter des évènements passés, quand elle lui demandait de promettre certaines choses même si on fond de moi cela me pinçait le cœur car son avenir, ainsi que celui de sa mère, est très loin d’être rose.

Une deuxième chose qui m’a aussi étonnée, c'est que nous ne savons pas réellement qui sont cette mère et sa fille. Elles ne sont jamais nommées, de sorte qu'elles pourraient représenter toutes les personnes victime de catastrophes similaires à celle-ci. Ce côté anonyme des personnages est renforcé par la couverture du livre. On y voit la mère et la fille mais la mère a le visage en partie caché par une paire de jumelles et la fille a la moitié du visage cachée par le bras de sa mère et un œil caché par l'étoile d'une baguette magique. Mais ce qui est très fort, c’est que malgré cet anonymat, je n’ai pas eu de mal à m’attacher à ces personnes.

La fin pas joyeuse du tout nous serre le coeur mais on s'y attend. Ce n'est donc qu'une demi-surprise. Je suis ressortie « groggy » de ma lecture et c'est cela qui fera que le livre restera longtemps gravé dans ma mémoire.

En conclusion, je suis très honorée d'avoir pu lire ce livre très poignant qui est le récit d’une vie brisée par une catastrophe et dont certains petits éléments m’ont rappelé des périodes sombres de notre histoire.

 

Je remercie encore les ed_dialogues  pour cette lecture!

La fiche du livre sur Livr@ddict

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Commentaires
M
Pas groggy comme toi mais extrêmement touchée et avec des centaines de réflexion en tête.<br /> <br /> En fait j'ai trouvé que ce livre était plein d'espoir malgré les drames qui l'émaillent. et c’est certain que comme toi je ne l'oublierai pas de sitôt.
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